Méthodes d'étude des médicaments

                                                                                                 Maslyuk Eugenie

L’université nationale de pharmacie de Kharkov

 

         La pharmacologie repose sur les résultats de l'expérimentation animale et des essais effectués chez l'homme mais aussi sur toutes les données recueillies au cours de l'utilisation des médicaments en pratique thérapeutique.

         En pharmacologie comme ailleurs, lorsque les méthodes utilisées pour évaluer les paramètres étudiés ne sont pas suffisamment rigoureuses, les résultats obtenus et les conclusions que l'on peut en tirer n'ont guère de valeur.

         Nous rappellerons successivement :

Quel que soit son domaine d'application, médical ou non, une méthode  de mesure doit, pour atteindre un objectif bien déterminé, avoir les caractéristiques suivantes: une spécificité suffisante, une limite de détection suffisante, une limite de détection suffisante, reproductibilité suffisante , justesse suffisante. Par spécificité, on entend que la méthode utilisée explore un paramètre bien défini et n'est pas perturbée par la variation éventuelle d'un autre paramètre méconnu. Il a été décrit de nombreux exemples de non spécificité, en particulier en ce qui concerne les dosages biologiques. Par limite de détection, on désigne la plus faible variation détectable d'un paramètre déterminé. Cette limite dépend beaucoup de l'importance du bruit de fond, c'est-à-dire de la variabilité du signal en absence de la modification recherchée. Par exemple, si la pression artérielle d'un sujet varie beaucoup lors de mesures répétées, en absence de traitement, il sera plus difficile de mettre en évidence l'effet d'un traitement hypotenseur. La reproductibilité désigne la variation des chiffres obtenus lors de la mesure de la même grandeur au cours de plusieurs essais. Par exemple, un tensiomètre peut se dérégler au cours du temps, les conditions dans lesquelles la pression artérielle est mesurée peuvent changer, ce qui entraîne une mauvaise reproductibilité et donc des erreurs. La justesse d'une méthode désigne l'écart entre la valeur mesurée et la valeur réelle. Si un prélèvement contient 1 mg/L d'un médicament déterminé, plus la valeur mesurée par la méthode considérée sera proche de ce chiffre, plus la méthode sera juste. 



Si l'on considère une cible et les points d'impact de tirs, on peut avoir une méthode:

Ces critères, moyennant un certain nombre d'adaptations, peuvent être appliqués à des événements cliniques : amélioration d'un symptôme, apparition d'un effet indésirable... Les caractéristiques du signal mesuré et les méthodes de mesure doivent être parfaitement déterminées avant la mise en route de l'études.

         L'influence d'un médicament sur un ou plusieurs paramètres bien déterminés peut être étudiée par divers types d'essais qui nécessitent un nombre plus ou moins

         Un essai est dit non comparatif ou non contrôlé lorsque l'évaluation des paramètres des malades traités par le médicament étudié n'est pas comparée à celle d'un groupe témoin recevant un placebo ou un médicament de référence.

         Cependant, en réalité, on compare l'évolution des paramètres après administration d'un médicament à leur évolution connue ou supposée en son absence. L'évolution spontanée de la tuberculose pulmonaire avant 1950 était suffisamment connue pour que l'effet bénéfique de l'isoniazide soit évident sans nécessiter un groupe témoin. La fréquence des ruptures du tendon d'Achille chez les malades traités par certaines fluoroquinolones est apparue suffisamment élevée par rapport à celle que l'on observe spontanément pour suspecter et puis confirmer leur implication dans cet effet indésirable.

         Ces deux exemples montrent que derrière des conclusions apparemment intuitives se cachent des processus d'analyse de type logique.

         L'évaluation des paramètres du groupe traité est comparée à celle d'un groupe placebo ou à celle d'un groupe traité par un médicament de référence, selon différentes modalités.

         Le placebo est une forme médicamenteuse sans produit actif mais identique par son aspect à celui du médicament actif. La prise d'un placebo qui devrait n'entraîner aucune modification donne très souvent soit une amélioration, au moins transitoire, de certains symptômes, soit quelques effets indésirables, à titre de céphalées ou d'asthénie par exemple. L'effet placebo d'un médicament dépend beaucoup des conditions dans lesquelles il est prescrit.

         Une étude contre placebo n'est acceptable que s'il s'agit d'une maladie bénigne dont on veut réduire la durée ou les symptômes ou d'une maladie grave contre laquelle aucun traitement efficace n'est encore connu.

         Lors de l'étude d'un médicament, en pharmacologie clinique, il faut éliminer la part de l'effet placebo pour évaluer objectivement les propriétés du médicament mais, en thérapeutique, l'effet placebo participe souvent à l'amélioration de l'état du malade et est à rechercher.

         Très souvent, les effets d'un nouveau médicament sont comparés à ceux d'un médicament de référence, reconnu comme efficace dans l'indication. Par exemple, un nouvel antihypertenseur peut être comparé à un autre antihypertenseur reconnu comme efficace en thérapeutique. Il y a quelques différentes modalités des essais comparatifs telles que:

Un essai s'effectue en double aveugle ou double insu lorsque le malade et le médecin ignorent tous deux les traitements administrés. Les produits étudiés ont un nom de code dont la correspondance ne sera dévoilée qu'à la fin de l'essai.

         En pharmacologie clinique, les essais randomisés en double aveugle sont les plus fréquents.