Ôèëîëîãè÷åñêèå íàóêè/ßçûê, ðå÷ü, ðå÷åâàÿ êîììóíèêàöèÿ
Ñêàðëóï³íà
Þ.À.
ÄÂÍÇ «ÓÀÁÑ
ÍÁÓ», Ñóìè, Óêðà¿íà
Les emprunts dans la langue
française des affaires
Les mots clés: l’emprunt, l’anglicisme,
terminologie économique, l’enrichissement linguistique
Êëþ÷îâ³ ñëîâà: çàïîçè÷åííÿ, àíãë³öèçì, åêîíîì³÷íà
òåðì³íîëîã³ÿ, çáàãà÷åííÿ ìîâè
Résumé: l’usage des
emprunts à l'anglais suscitait en France des réactions
polémiques. D’un coté, l’emprunt, est un procédé
d’enrichissement linguistique: il permet aux langues de maintenir leur
vitalité, de se renouveler et d’évoluer. De l’autre, dans
beaucoup de cas on a affaire à des emprunts injustifiés, soit
toute expression ou tout mot pour lesquels la langue française
possède déjà un équivalent.
Àíîòàö³ÿ:
âèêîðèñòàííÿ çàïîçè÷åíü ç àíãë³éñüêî¿ ìîâè ñïðè÷èíèëî íåîäíîçíà÷í³ ðåàêö³¿ ó
Ôðàíö³¿. Ç îäíîãî áîêó, ïðîöåñ çàïîçè÷åííÿ ñïðèÿº çáàãà÷åííþ ìîâè: â³í äîçâîëÿº
ìîâàì ï³äòðèìóâàòè ¿õ æèòòºçäàòí³ñòü, â³äíîâëþâàòèñü ³ åâîëþö³îíóâàòè. Ç ³íøîãî
áîêó, â áàãàòüîõ âèïàäêàõ éäåòüñÿ ïðî íåîá´ðóíòîâàíå âèêîðèñòàííÿ çàïîçè÷åíü,
êîëè òå ÷è ³íøå ïîíÿòòÿ âæå ³ñíóº ó ôðàíöóçüê³é ìîâ³.
L’emprunt est
un procédé qui existe dans toutes les langues et à toutes
les époques. Il s’agit d’un domaine qui est en évolution
constante. Au cours des siècles, le lexique du français a
été très influencé par les diverses langues avec
lesquelles il s'est trouvé en contact au travers des guerres et des
échanges culturels. Actuellement
le fait est constaté que la totalité des emprunts dans la
langue française est d’origine anglaise (ou anglo-américaine).
Selon L. Engstrom «Tout élément lexical provenant de la langue
anglaise ou véhiculé par celle-ci est qualifié
d’anglicisme, quel que soit le degré d’intégration ou la date
d’entrée dans la langue française... Cependant, on peut
distinguer entre les anglicismes récents et les anglicismes plus
anciens... Il est important de ne
pas confondre la langue d’origine d’un élément lexical et la
langue source de l’emprunt».
Selon le
Dictionnaire de didactique du français langue étrangère et
seconde, «L’emprunt consiste dans le passage d’un élément
(phonologique, morphologique ou lexicale) d’une langue à une autre et
son étude ressortit au domaine de l’aménagement linguistique.
Phénomène de contact, l’emprunt est collectif, ce qui le
distingue de l’interférence. Les emprunts lexicaux sont les plus
fréquents et les plus significatifs. Ils peuvent être
utilisés à peu près tels quels dans la langue emprunteuse,
sans adaptation (on peut alors parler
de xénisme) ou au contraire adaptés dans leur graphie ou leur
phonétisme. Le refus d’intégration phonique observé par
certains locuteurs est généralement la manifestation d’un
désir de distinction, voire d’une espèce de snobisme.
Il arrive
très souvent que l’emprunt ne soit pas considéré comme un
enrichissement, mais comme la marque d’une détérioration et la
manifestation d’une aliénation linguistique».
À
propos de xénité, les auteurs du même ouvrage constatent
que «ce terme a été proposé par le linguiste H. Weinrich
à partir des locutions anglaise (strangeness) et allemande (Fremdheit)
pour designer l’ensemble des signes d’altérité, physiques ou
socioculturels, dont l’interprétation fait percevoir un sujet comme
étranger. La langue constitue le plus observable de ces signes.
Le taux de
xénité affecté la langue peut varier
considérablement en fonction de différents facteurs tels que
l’écriture ou la phonétique (notamment sous l’angle phonologique
). Il est largement subjectif et donne fréquemment lieu à la naissance
de stéréotypes.
La
xénité qui peut être marquée d’une connotation
négative peut aussi être considérée comme un facteur
facilitant l’apprentissage grâce à l’attrait de la
nouveauté et du dépaysement, soit linguistique, soit culturel.
À
partir du suffixe –lecte utilisé
notamment par les linguistes créolistes pour désigner le parler spécifique de locuteurs
s’exprimant dans une langue qui leur est étrangère et qui, de ce
fait, abonde en marques transcodiques (xénismes)».
L’anglicisme
lexical est un mot ou une expression qu’on emprunte à la langue
anglaise. Cet emprunt devient inutile lorsqu’un mot français
désignant le concept ou la réalité en cause existe
déjà.
L’anglicisme
sémantique consiste à employer des mots français dans un
sens qu’ils n’ont pas, sous l’influence de l’anglais. Certains mots
empruntés à l'anglais sont acceptés en français.
Cependant, d'autres sont considérés comme incorrects, car il
existe des équivalents en français pour les
réalités qu'ils désignent.
Par exemple,
l’adjectif «domestique» au sens d’«intérieur», comme lorsqu’il est
question de commerce domestique au lieu de commerce intérieur; le verbe
«disposer» au sens de «jeter», le nom «programme» au sens d’«émission»,
l’adjectif «versatile» au sens de «polyvalent». Ces emprunts concurrencent un
terme préexistant et introduisent une synonymie non souhaitable.
Il arrive
souvent que le mot «Bienvenue», par exemple, est employé comme la
réponse au «Merci», sous l’influence de la phrase anglaise «You are
welcome» (la variante correcte est «Je vous en prie»). Il y a beaucoup des
autres exemples des anglicismes sémantiques:
-
academic year Þannée académique
(année scolaire);
-
apply for a jobÞfaire application pour un
emploi/appliquer pour un emploi (poser sa candidature à un emploi,
postuler un emploi);
-
I have an appointment Þj’ai un appointement
(J’ai un rendez-vous);
-
complete Þ compléter le
formulaire (remplir);
-
develop a new system Þ développer un
nouveau système (élaborer);
-
in future Þ dans le futur (à l’avenir);
-
to practice Þ pratiquer (s’entrainer);
-
save money Þ sauver de l’argent
(économiser);
-
second hand Þ de seconde main
(d’occasion);
-
to support Þ je supporte sa
candidature (je soutiens).
Les
chercheurs canadiens font attention au fait que «dans d’autres cas, un mot français acquiert un sens nouveau,
mais cet emprunt sémantique à l’anglais ne double pas un mot qui
existait déjà. Par exemple, le mot «vert» a acquis de l’anglais
le sens de «surface gazonnée entourant un trou de golf»; le nom «site» a
pris un nouveau sens en informatique, sous l’influence de l’anglais «site»; le
nom «inflation», qui signifiait à l’origine «gonflement», a acquis un
nouveau sens en finance. Ces sens empruntés à l’anglais se sont ajoutés
aux sens qu’avaient déjà ces mots français, sans pour
autant créer de confusion sémantique. Ces emprunts
sémantiques ont comblé des lacunes lexicales, enrichissant de ce
fait la langue française».
L’anglicisme
lexical est un mot ou une expression qu’on emprunte à la langue
anglaise. Cet emprunt devient
inutile lorsqu’un mot français désignant le concept ou la
réalité en cause existe déjà.
Il
faut dire que les nombreux arrêtés relatifs à la
terminologie économique et financière ont été
adoptés par les institutions officielles françaises. Selon Jean
Soubrier, «Ces arrêtés, qui rendent obligatoires ou fortement
conseillés plus de 250 termes dans les documents officiels ont pour but
avoué de faire disparaître de la langue des affaires bon nombre de
termes empruntés à l'anglo-américain. Largement
relayés par la presse et par divers organismes publics ou privés,
les travaux des terminologues ont bien sûr contribué à
l'enrichissement du français avec un certain succès. Dans quelle
entreprise n'utilise-t-on pas quotidiennement aujourd'hui des mots comme crédit-bail, logiciel,
départ-usine et savoir-faire
au lieu de leasing, software, ex-works et know-how, qui étaient les seuls
termes en usage voici vingt ans?» Il y a aussi
des organismes privés tels que l'APFA (Association
pour Promouvoir le
Français des Affaires), association à but non lucratif qui
organise
chaque année sous le
patronage du Commissariat général de la langue française
«La
journée du français
des affaires» et qui publie sous forme de dépliant «Les 700 mots
d'aujourd'hui pour les affaires».
Toutefois, le même auteur déclare, que «es termes de la langue des
affaires empruntés à l'anglo-américain demeurent toujours
très prisés dans les milieux professionnels».
Comme
conclusion on peut dire, que l’usage des emprunts à l'anglais suscitait
en France des réactions polémiques. D’un coté, l’emprunt,
comme la création lexicale, est un procédé
d’enrichissement linguistique: il permet aux langues de maintenir leur vitalité,
de se renouveler et d’évoluer. De l’autre, dans beaucoup de cas on a
affaire à des emprunts injustifiés, soit toute expression ou tout
mot pour lesquels la langue française possède déjà
un équivalent. Toutefois, ce procédé ne doit pas entraver
la créativité lexicale ni favoriser des mots étrangers au
détriment des ressources déjà disponibles dans la langue
emprunteuse. Pour éviter cela, les institutions officielles supervisent
l’usage de créations néologiques pour remplacer les termes
anglais dans le domaine économique, financier et informatique.
Bibliographie
1.
Cuq J.-P. Dictionnaire de didactique du français langue
étrangère et seconde /J.-P. Cuq. – CLE International,
S.E.J.E.R. Paris – 2003
2.
Engstrøm L. Les anglicismes dans le français hexagonal
contemporain.
Analyse d’un corpus de
presse/ L. Engstrøm [Åëåêòðîííèé ðåñóðñ]// -
Ðåæèì äîñòóïó: https://www.yumpu.com/fr/document/view/17079698/les-anglicismes-dans-le-francais-hexagonal-contemporain-duo-
3.
Qu'est-ce qu'un anglicisme sémantique? [Åëåêòðîííèé ðåñóðñ]// - Ðåæèì äîñòóïó: http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?Th=1&Th_id=266
4.
Soubrier J. Neologismes et termes d'emprunt dans le Français des
affaires. Une étude de la terminologie en usage dans les offres d'emploi
de la presse française. [Åëåêòðîííèé
ðåñóðñ]// -
Ðåæèì äîñòóïó: http://www.bibliotheque.auf.org/doc_num.php?explnum_id=803