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Seidikenova Almash
Smayilkyzy
Doctor ès lettres,
Université d’Etat Zhetysu I.
Zhansugurov
e-mail: seydikenova781022@yandex.ru
Les programmes de mobilité académique et
Portfolio européens des langues
La notion de mobilité
recouvre des définitions et des réalités très
diverses. Elle a été le plus souvent abordée sous des
catégories, telles que mobilité « éducative,
professionnelle ou migratoire », qui reprennent en fait des
catégories officielles existantes. Ces analyses ont enfermé ces publics
en situation de déplacement dans des trajectoires cloisonnées et
linéaires, avec un statut unique
celui que les organisations politiques et les sociétés d’accueil
leur ont attribué ou imposé.[1, 7]
John Urry défendant la
sociologie de la mobilité personnelle », distingue trois
définitions, en retenant, pour sa part, la dernière. Il y a une
typologie ou métaphore du fluide, comme dans le cas du sang. Moll et Law
affirment que « s’agissant de ces fluides qui circulent: la
différence entre un lieu et un autre n ‘est marquée ni par
des frontières peuvent aller et venir, se faire poreuses ou
disparaître tout à fait, tandis que les relations peuvent se
transformer sans discontinuité. Parfois, donc, l’espace social se
comporte comme un fluide ». [2, 643-44]
Ces mobilités s’inscrivent dans une conception de parcours
« fluides », dans un temps fait de continuités et de
discontinuités, dans un mouvement de déterritorialisation et de
reterritorialisation, inventant de nouveaux espaces interculturels. Il s’agit
donc d’ébaucher une grammaire de la complexité, selon
l’expression de Geneviève Zarate, (2004) qui retracerait la construction
d’une expérience plurilingue et interculturelle, selon la logique propre
à ces parcours migrants et selon le point de vue des acteurs
eux-mêmes. [3, 27]
Ces conceptions impliquent qu’un
même individu peut vivre des expériences de mobilité
diverses, à des moments différents de son existence, impliquant
des statuts différents. Elles posent aussi la question des « fragmentations »
de l’acteur, celle de ces transformations successives ou simultanées
dans des environnements sociaux et culturels autres, eux-mêmes
organisés en réseaux « fragmentés » dans
lesquels l’individu mobile doit apprendre à se rassembler, à se
reconstruire et se redéfinir.(Gohard-Radenkovic, 2007, op.cit).
Pour sa part, A. Gohard
Radenkovic explique que «la mobilité n’est pas un
phénomène nouveau, elle a existé de tous temps sous
diverses formes, individuelles et collectives, massives ou isolées,
organisées ou désorganisées, dues à des causes
économiques, professionnelles, politiques, militaires, culturelles,
touristiques, etc.[4, 267]
L’auteur a distingué
plusieurs conceptions et réponses didactiques selon les époques
et en fonction des les types de publics concernés par la mobilité
(indiquer le nom, op. cit. et le numéro des pages extraits) que
nous résumons comme suit :
L’accueil des travailleurs
immigrés et de leurs familles a posé la question de leur
formation en langue dès les années 70. C’est à la fin des
années 80 que le terme de mobilité apparaît dans les
discours politique de l’Union européenne. Liés à une
volonté de la part d’une grande partie des élites politique
d’unification d’une Europe en train de se construire et de s’élargir,
les principes de la mobilité des élèves, apprentis,
étudiants, chercheurs et enseignants s’imposent définitivement
dans les milieux éducatifs dans les années 90.
Des chercheurs habilités
par le Conseil de l’Europe ont élaboré un Cadre commun européen de référence et proposé une conception
plurielle de la compétence de communication dépassant la seule
compétence linguistique fondée sur le concept de Dell Hymes
(1972) ; la mise en oeuvre de la mobilité éducative et
universitaire a conduit les didacticiens à réfléchir sur
les modes d’insertion de ces mobilités dans les curricula ainsi que dans les formations initiales et continues des
enseignants. Dans un souci de constituer un « passeport des langues »
qui facilite la mobilité européenne, un Portfolio européen des langues a été conçu
pour évaluer et faire évaluer par les individus eux-mêmes
les compétences linguistiques et communicatives acquises à
différents moments de leur parcours.
L’objectif annoncé de ce Portfolio est d’harmoniser les
critères d’auto (évaluation) des compétences entre les
différents systèmes
éducatifs et universitaires européens. [5, 8]
C’est donc à la fin des
années 80 que le terme « mobilité »
apparaît dans le discours de l’Union européenne. C’est dans les
années 90 que ce concept s’impose définitivement dans les milieux
éducatifs. Il est lié
à la promotion d’une politique d’échanges, en vue de participer
à l’unification d’une Europe en train de s’élargir, et de
promouvoir « l’avènement d’une société cognitive,
développant une véritable conscientisation européenne, une
expérience complémentaire de socialisation, une capacité
de communication interculturelle et enfin une capacité d’apprendre
à apprendre.
Dans le cadre d’une politique
globale de « compréhension de l’Autre et de respect des cultures »,
le Conseil de l’Europe s’est vu confié la conception d’un Cadre
européen commun de référence pour les langues (Coste,
Moore et Zarate), adopté en 1998 puis refondu en 2001. Les
finalités de cette auto-formation individuelle par l’expérience
de la mobilité seraient d’acquérir des compétences
socio-culturelles et des compétences plus générales
(Byram, Zarate et Neuner, 1997), telles que :
1. des savoir-être :
capacité affective à abandonner les attitudes et des perceptions
ethnocentriques vis-à-vis de l’altérité et aptitude
cognitive à établir et maintenir une relation entre sa propre
culture et une culture étrangère.
2. des savoir-apprendre :
aptitude à élaborer et à mettre en oeuvre un
système interprétatif qui met au jour des significations, de croyances
et des pratiques culturelles jusqu’alors inconnues, appartenant à une
langue et à une culture avec lesquelles on est familiarisé ou
non.
3. des savoirs :
système de références culturelles qui ancre le savoir
implicite et explicite acquis pendant l’apprentissage linguistique et culturel
et qui intègre les besoins particuliers de l’apprenant dans les
situations d’interaction avec les natifs de la langue étrangère.
La notion d’intermédiaire culturel présuppose que ce
système de références incorpore les points de vue du
locuteur natif- et non des connaissances disciplinaires théoriques-
ainsi qu’une prise de conscience des points de vue du locuteur étranger
sur les questions en jeu.
4. des savoir-faire : soit
identifier la culture partagée, les «évidences invisibles »,
les règles et les pratiques sociales qui sous-tendent la
communication ; adopter les comportements discursifs et sociaux attendus
par ses interlocuteurs. [6, 23]
Pour mettre en oeuvre les
principes du CECR, un outil, le Portfolio et européen des langues
propose une grille d’évaluation de compétences linguistiques et
communicatives par niveaux. L’objectif du Portfolio est d’harmoniser les
critères d’évaluation de ces compétences entre les
différents pays où le candidat à la mobilité
effectuera un séjour linguistique, un séjour d’études ou
un stage professionnel.
Le CECR est un projet du Conseil
de l’Europe, une organisation intergouvernementale de 43 membres, dont le
siège permanent est à Strasbourg (France). La mission
première du Conseil de l’Europe est de renforcer l’unité de
l’Europe et de garantir la démocratie, les respects des droits de
l’homme, et la préeminence du droit. Il souhaite également
susciter une prise de conscience de l’identité culturelle
européenne et développer la compréhension mutuelle entre
les peuples de cultures différentes.
Politique éducatif PEL.
Le PEL s’inscrit dans ce cadre et
poursuit plus particulièrement les buts suivants :
- Encourager le plurilinguisme et
le dialogue entre les cultures
- Facilité la mobilité
en Europe
- Protéger et renforcer la
diversité culturelle
- Encourager l’apprentissage tout
au long de la vie.[7, 26]
Le Portfolio des langues existent
dans de nombreuses versions : pour des langues et des pays
différents, pour des groupes cibles et des contextes différents.
Tous les PEL sont cependant la même structure et poursuivent les
mêmes buts. Le portfolio est un document personnel. Il est en même
temps instrument d’information et compagnon de route pendant l’apprentissage.
Il permet de documenter de manière compréhensible, transparente
et comparable au niveau international tous les savoir-linguistiques et
expériences interculturelles d’une personne, acquis à
l’intérieur du système éducatif ou au-delà. Il lui
propose en outre des pistes pour réfléchir à son propre
apprentissage des langues, ainsi que pour planifier et accompagner
l’apprentissage futur.
Le PEL est indépendant
d’une langue et d’une institution. Il permet de rendre visibles les
compétences linguistiques et de donner de l’importance aux expériences
interculturelles dans toutes les langues apprises.
L’un des objectifs principaux de
PEL est d’oeuvrer pour une amélioration, du point de vue quantitatif et
qualitatif, de la situation des langues dans les hautes écoles
européennes. Ils intègrent dans les domaines spécifiques
à l’apprentissage et à l’utilisation des langues dans le contexte
de l’éducation supérieure au- delà.
A ce moment dans les
universités on utilise le Portfolio pour mesurer les connaissances et
les compétences acquises des apprenants.
Bibliographie :
1. Gohard Radenkovic A. La
relation d’altérité en situation de mobilité dans une
perspective anthropologique de la communication// Habilitation à diriger des recherches, sous la dir.
d’Yves Winkin, Université
Lumière-Lyon II.2007 :38.
2. Moll et Law. Post-structuralist geogrpahy : a guide
to Relational Space
1994. P.644.
3. Zarate G, L’expérience de la
pluralité en situation de mobilité internationale dans la
formation d’un capital plurilingue et pluriculturel. Diversités culturelles
et apprentissages du français, in
Bertrand, O. (coord.)
Approche interculturelle et problématiques linguistiques, Les
éditions de l’école polytechnique. 2009. p
4. Gohard-Radenkovic A. Interrogation sur la
conception de l’interculturel » dans le Portfolio européen des
langues et autres productions du Conseil de l’Europe, Synergie 1, Revue du Gerflint. 2006 Numéro 1. P.
269.
5. Cadre Européen
Commun de Référence : Conseil de l’Europe, Strasbourg, 2007.
P.8.
6. Byram, Zarate et Neuner, La compétence
interculturelle. Editions du Conseil de l’Europe.1997 :14-20.
7. Portfolio
européen des langues. Editions du Conseil de l’Europe : Paris,
2007. P.22.