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Les grands axes mis en évidence dans le Manifeste des ambassadeurs de l’année:

·       Nourrir la créativité par un processus d’éducation et de formation tout au long de la vie alliant théorie et pratique.
·       Transformer les écoles et les universités en espaces de pensée créatrice et d’apprentissage par la pratique pour les apprenants et les enseignants.
·       Promouvoir les processus et outils de création, la résolution créative des problèmes, comprendre les besoins, les émotions, les aspirations et les aptitudes des étudiants.
·       Favoriser toute innovation, au service de la prospérité et du développement durable.

C’est-à-dire, la creation et l’innovation occupent les places dominantes dans le monde d’éducation d’aujourd’hui. Préparer les élèves pour un monde en mutation rapide et pour les carrières de demain est un défi de taille. La réflexion pédagogique actuelle pousse les professeurs  du monde entier à appréhender très sérieusement le rôle de la créativité dans l’éducation et l’apprentissage.

La créativité c’est la capacité d'un individu ou d'un groupe à imaginer ou construire et mettre en œuvre un concept neuf, un objet nouveau ou à découvrir une solution originale à un problème. Elle peut être plus précisément définie comme « un processus psychologique ou psycho-sociologique par lequel un individu ou un groupe d'individus témoigne d'originalité dans la manière d'associer des choses, des idées, des situations et, par la publication du résultat concret de ce processus, change, modifie ou transforme la perception, l'usage ou la matérialité auprès d'un public donné. ». Elle croise notamment la créativité individuelle avec la sérendipité ; l'aptitude à utiliser des éléments trouvés alors qu'on cherchait autre chose.

Opérationnellement, la créativité d'un individu ou d'un groupe est sa capacité à imaginer et produire (généralement sur commande en un court laps de temps ou dans des délais donnés), une grande quantité de solutions, d'idées ou de concepts permettant de réaliser de façon efficace puis efficiente et plus ou moins inattendue un effet ou une action donnée.

Favoriser les aptitudes créatives chez les élèves est une clé essentielle pour s’adapter à un monde en constante évolution. Pour favoriser la créativité, il faut donc à la fois encourager l’imagination et apprendre à transformer cette imagination en production, en création, en innovation.

 En didactique des langues, la créativité n’a longtemps eu aucune place. Les méthodes pour débutants se limitaient à des exercices de répétition ou à des exercices ne permettant qu’une seule réponse correcte. Cette façon d’apprendre une langue étrangère était en contradiction avec les besoins réels et les objectifs des apprenants. La méthodologie traditionnelle proposait un modèle d’enseignement « imitatif » qui n’admettait aucune variation créative de l’élève. Depuis le milieu des années 1990, la didactique des langues s’approche d’une « pédagogique actionnelle » qui met l’accent sur l’activité de l’apprenant. La créativité dans le contexte d’un apprentissage d’une langue étrangère est la façon d’agir avec la langue et de produire des textes avec un certain objectif. Des actes de communication ont lieu le plus souvent dans des situations spontanées. En conséquence, la répétition permanente des phrases fixées ou « préfabriquées » peut encourager l’apprentissage d’une langue étrangère d’une façon très restreinte. Le CECR, le Cadre européen commun de référence pour les langues, rappelle que « l’utilisation de la langue pour le jeu ou la créativité joue souvent un rôle important dans l’apprentissage et le perfectionnement mais n’appartient pas au seul domaine éducationnel ». Des scènes authentiques de la vie quotidienne par contre sont plus « ouvertes » aux situations problématiques, spontanées et communicatives et se qualifient bien pour l’apprentissage d’une langue étrangère.

Il n’y a pas longtemps, on a proposé d’introduire à tous les niveaux de l’enseignement du français langue étrangère l’utilisation de technique  des créatives concernant la production orale et écrite. Ces méthodes ont pour but d’intégrer à l’apprentissage les motivations et les ressources d’invention des élèves. Elles revêtent de nombreuses formes :

-         des jeux de langue

-         l’écriture créative

-         des jeux de rôles

-         des simulations globales

 Une vue d’ensemble des exercices créatifs est donnée par Armin Volkmar Wernsing qui fait la différence entre les exercices d’entraînement aux tâches créatives, des jeux de langue et la production de textes créatifs.  On trouve donc dans la littérature didactique de nombreuses variantes d’exercices créatifs.

Jean-Pierre Cuq constate qu’ « issu des techniques de formation d’adultes, le jeu de rôles est, en didactique des langues, un événement de communication interactif à deux ou plusieurs participants ». Chaque élève joue un rôle plus ou moins authentique pour développer sa compétence de communication en langue étrangère sous ces trois aspects :

La composante linguistique

La composante sociolinguistique

La composante pragmatique

En général, les élèves associent avec l’expression « jeu de rôles » quelque chose de positif, une tâche plaisante. Dans les cours français langue étrangère, les jeux de rôles poursuivent l’objectif d’apprendre la langue dans un contexte aussi authentique que possible. Les élèves moins doués ont la possibilité de montrer leurs aptitudes et leurs compétences qui se cachent peut-être dans les cours « traditionnels ». Grâce à ces expériences positives, les élèves sont enfin plus motivés.  En outre, il n’est pas impensable que les élèves puissent proposer un autre sujet ou des variantes d’une situation communicative. On peut résumer qu’il est avantageux d’intégrer beaucoup d’élèves d’une classe au jeu. Une offre de plusieurs rôles permet la possibilité de répondre aux différents niveaux des élèves.

L’écriture créative est possible en rapport aux textes littéraires, aux images, aux scènes des films ainsi qu’aux pièces de musique. L’expression « créatif » dans ce contexte veut dire que le processus d’écrire se déroule d’une façon moins contrainte. Les tâches s’orientent souvent  vers les intérêts des élèves. Cet aspect se reflète aussi dans le terme populaire « atelier d’écriture ». Les élèves peuvent produire des textes des types différents (comme des journaux, des lettres, des poèmes, des contes, des monologues intérieurs et des dialogues). Les avantages d’une écriture créative sont évidents : Les élèves de français développent leurs compétences d’expression écrite d’une façon ludique. Sur Internet, on trouve de nombreuses pages qui présentent des exemples d’activités d’écriture créative à réaliser en classe.

En didactique des langues, on peut réaliser des tâches créatives en exposant en particulier des situations communicatives de la vie quotidienne. Les « jeux de rôles » présentent une forme de créativité qui répond aux besoins des apprenants du français. Pour une communication spontanée en langue étrangère, la créativité des apprenants présente non seulement un aspect utile, mais aussi un aspect nécessaire.  Les exemples mentionnés d'exercices créatifs présentent un choix exemplaire de toutes des méthodes créatives.

 Le «nouvel» enseignant des écoles doit non seulement transmettre des savoirs mais aussi apprendre à apprendre aux enfants, il doit aussi leur apprendre à devenir des acteurs actifs de la société moderne. Il s'agit d'un enseignant bien instruit, intègre, compétent, initiateur, apte à s'adapter aux nouvelles réformes, ouvert à la communication interculturelle et que son activité professionnelle oriente vers un enseignement créatif. Il doit également trouver des stratégies de travail innovantes, des
activités variées et des supports créatifs pour ses cours, de façon à susciter l’intérêt
et la participation des élèves, simplifier leur apprentissage et élargir leurs
connaissances. Néanmoins, le professeur ne parvient pas toujours à atteindre ses
objectifs ou à répondre aux attentes de tous les élèves, ce qui provoque une certaine
frustration
et sa pratique pédagogique, adapter son comportement. Le professeur détient une importante responsabilité et le procédé éducatif exige une profonde réflexion et une
grande disponibilité, afin d’aider les élèves, en particulier les élèves ayant des besoins
éducatifs spéciaux ou des comportements inappropriés et perturbateurs.
Tout ce processus doit cependant être partagé avec les parents car l’éducation
et l’apprentissage ne peuvent être enfermés dans leur contexte scolaire. L’école et le
professeur ne peuvent pas agir de façon isolée : ils doivent partager les responsabilités
avec la famille de l’élève. De bons rapports avec les parents favorisent le contact, le
partage et une éducation/un apprentissage significatif. Cette articulation entre l’ école
et le mode de vie des élèves est réellement indispensable. Le professeur a besoin de
connaître ses élèves afin de tenir compte des chemins de vie de chacun et être plus
proche d’eux et créer ainsi des cours enrichissants.
L’éducation traverse une crise
, les élèves ne sont plus motivés, ont du mal à se concentrer et font rarement preuve de plaisir à apprendre. Lorsque l’on recherche les causes, la faute retombe inexorablement sur l’élève, qui ne veut pas étudier, le professeur qui ne motive pas ou les matières, qui ne sont pas intéressantes ou qui ne sont pas adaptées à la réalité professionnelle. Parfois, la faute retombe sur les parents, qui ne suivent pas suffisamment leurs enfants. Les causes principales dépassent  le milieu scolaire et sont issues du
système social que nous avons bâti. On met en valeur la « vie facile », les biens de
consommation, une certaine superficialité, en détriment du travail, de la difficulté, de
l’effort et du mérite. Pourtant, personne n’ignore que, sans études ou sans travail, on ne
peut avoir de succès.
Par ailleurs, nous devons tout de même admettre que les jeunes démontrent de la préoccupation par rapport à leur futur professionnel. On peut envisager que, pour se défendre, ils choisissent la facilité et se limitent à la routine scolaire, perdant
confiance en leurs capacités et l’intérêt pour les cours.
Il est urgent de remettre au goût du jour, le travail, l’effort, en construisant des projets stimulants, enrichissants, adéquats aux expériences de vies et qui permettent un apprentissage significatif des élèves.

Bibliographie

1.     Fritsch, Margot et Bocquillon-Molter, Ulrike : Tous en scène ! Jeux de rôles et saynètes pour débutants. Stuttgart 1999.

2.     Overmann, Manfred (2000) : « Le français avec plaisir. Poésie et jeux de langue. » Zielsprache Französisch 32, 3 :101-107. (Das Heft 3, 2000 ist wegen Verlagswechsels erst im Sommer 2002 erschienen) Als erweiterte Word-Version abrufbar unter:  http://www.ph-ludwigsburg.de/html/2b-frnz-s-01/overmann/baf5/poesie.doc

3.     In ENJEUX, Revue de didactique du français, n° 27, CEDOCEF, décembre 1992, ISSN 0771-6532.

4.     Jean-Paul NARCY, Apprendre une langue étrangère, Didactique des langues: le cas de l’anglais, Les Editions d’Organisation, Paris, 1990.

5.     Robert GALISSON, Etudes de linguistique appliquée n°69, Paris.

6.     Neuner, G. Les mondes socioculturels intermédiaires dans l'enseignement et l'apprentissage des langues vivantes [Texte] /G. Neuner coordonné par Michael Byram. – Strasbourg : Conseil de l'Europe, Ð.16 – 69

7.     Zarate,G. Représentations de l'étranger et didactique des langues [Texte] / G. Zarate. – Paris: Didier, Collection CREDIF – Essais, 2004. – 124 p.