Ôèëîëîãè÷åñêèå íàóêè/1. Ìåòîäèêà
ïðåïîäàâàíèÿ ÿçûêà è ëèòåðàòóðû
Ñêàðëóï³íà Þ.À.
ÄÂÍÇ
«ÓÀÁÑ ÍÁÓ», Óêðà¿íà
Enseignement du français
langue professionnelle
Depuis
une vingtaine d’années les demandes de formation en français
changent de nature. Elles se tournent vers un français plus
professionnel. En effet, l’entreprise est de plus en plus prescriptrice de
formations linguistiques. Les chercheurs européens notent qu’en France,
la loi de mai 2004 sur la formation professionnelle continue rend la formation
linguistique imputable au titre de la formation professionnelle continue. Au
autres pays, le contexte économique de la globalisation, les
coopérations économiques, industrielles et commerciales
conduisent au même effet : les entreprises cherchent à former leurs
collaborateurs non plus au français général mais à
un français opérationnel en contexte professionnel.
L’histoire
de la didactique des langues a connu plusieurs approches qui ont eu une grande
influence sur l’élaboration des methodes et des manuels visant a
apprendre les langues étrangères. Selon les chercheurs
européens, au seuil du 21ème siècle, la perspective
actionnelle (PA) occupe le devant de la scène dans le monde didactique
des langues. Elle s’intéresse à la notion de la tâche
réalisée dans le cadre d’un projet global. Une telle perspective
a le mérite de favoriser les interactions et les échanges entre
les apprenants.
Les
publics changent, la diversité des nationalités s’accroît,
les niveaux de formation initiale varient, les volumes horaires de formation
diminuent. Les formateurs ont dû en conséquence adapter leur mode
de travail. Ils ont dû construire des programmes adaptés à
ces nouveaux publics et à leurs besoins particuliers, peu de
matériel pédagogique prêt à l’emploi existant pour
répondre à ces nouvelles demandes.
L’analyse
de l’activité montre que de par les transformations de leurs
activités, les formateurs FOS mobilisent de fait de nouvelles
compétences, différentes des compétences exigées
pour exercer le métier d’enseignant FLE. Ils assurent, outre les
tâches de face à face pédagogique, des tâches de
coordination et de conception de l’action de formation qui les distinguent des
formateurs FLE. Dès lors, on peut considérer qu’ils ne sont plus
uniquement exécutants, techniciens mais concepteurs et acteurs des
dispositifs.
Cinq
domaines de compétences propres à l’enseignement du FOS sont
identifiés :
a. Conception de la
formation
b. Organisation du
face à face pédagogique
c. Mise en
œuvre du face à face pédagogique
d. Évaluation
e. Compétences
transversales
Il
s’agit par exemple des compétences suivantes :
a. Analyser et
interpréter la commande, Analyser des situations d’enseignement /
apprentissage, analyser l’environnement et les besoins professionnels des
apprenants, analyser les discours professionnels et les traduire en objectifs
de formation, élaborer un référentiel de formation ;
b. Élaborer
du matériel pédagogique, collecter et didactiser les documents
professionnels circulants ;
c. Prendre sa place
comme expert de sa spécialité face aux stagiaires experts de leur
spécialité ;
d. Construire ses
propres outils d’évaluation, évaluer le dispositif mis en place.
Frédéric
Wolska cite une étude du Laboratoire Clerse-Lastree de
l’Université de Lille 1 concernant les organismes de formation en
relation avec les entreprises montre comment s’opère la mutation des
fonctions et missions habituellement assignées aux formateurs. On
propose dans se contexte trois familles de compétences assez
disputables:
«Tout
d’abord la compétence de production : centrée sur la
compréhension de l’environnement, la connaissance des publics à
former et de la dialectique enseignement / apprentissage, il s’agit d’entrer
ici dans les logiques d’entreprises croisées aux logiques techniques et
individuelles (celles des apprenants et des enseignants) et collectives (celles
du commanditaire et de l’organisme de formation).
D’autre
part, la compétence d’enseignement, mise en œuvre lors du face
à face pédagogique. La relation univoque apprenant-enseignant est
remise en cause. Le formateur devient un référent parmi d’autres
possibles dans les formations en mode hybride combinant plusieurs
modalités pédagogiques : auto formation + présentiel +
e-learning, ou Formation ouverte et à distance (FOAD) par exemple. Le
formateur appartient désormais à un collectif de sa discipline,
de son organisme et des acteurs de l’entreprise commanditaire. La part du temps
de travail consacrée au face à face diminue et est
complétée par des tâches de recherches et de production,
d’analyse de l’environnement et des publics. On passe d’une logique de l’offre
à une logique de la demande.
Enfin,
la compétence commerciale : il ne s’agit plus simplement de vendre un
produit figurant dans un catalogue, mais bien de comprendre le contexte et
l’environnement de la demande de formation, d’aider le commanditaire à
l’affiner et à la formaliser, de constituer un collectif pour y
répondre, et de négocier les conditions de mise en œuvre de
la formation. La fonction commerciale inclut désormais une
maîtrise d’une partie de la fonction production de la formation pour
répondre au plus près à la demande et en suivre le
résultat».
Dans
le cadre de la perspective actionnelle, la tâche occupe une place
importante à tel point qu’elle constitue le noyau dur de cette approche
d’apprentissage. La vision de la tâche ne se limite plus aux objectifs
langagiers ou communicatifs, les rédacteurs du CECR, 2001
soulignent l’intérêt
accordé à la tâche comme un agir social. Ce dernier
mobilise toutes les compétences de l’individu pour atteindre un but,
réaliser un objectif, résoudre un problème, etc. Dans ce
contexte, il est à préciser que l’accomplissement d’une
tâche dépend de deux facteurs principaux: les compétences
dont dispose l’apprenant et la complexité de la tâché
demandée. Dans cette conception, comme Hani Qotb mentionne, l’apprenant,
en tant qu’acteur social, ne se contente plus non seulement de « co-habiter »
ou parler avec des interlocuteurs ou parler sur des documents ou des
thèmes mais aussi d’agir avec ses pairs pour réaliser des
tâches sociales ou professionnelles dans un domaine donné. La
tâche, comme l’activité permettant à l’apprenant de
réaliser un objectif réel à travers l’utilisation de la
langue cible, peut être complexe dans la mesure où elle comprend
des sous-tâches ayant pour but d’atteindre un résultat bien
précis.
La
perspective actionnelle pourrait avoir des apports dans l’enseignement des
langues de spécialité, elle permet à l’enseignant de
mettre l’apprenant «acteur social» en contact direct avec son domaine de
spécialité. Ceci s’accorde avec les spécificités de
l’apprenant qui maîtrise les compétences d’un domaine
donné. Considérant l’apprenant comme acteur social, la PA permet
à l’apprenant d’être l’acteur principal de son apprentissage, ce
qui l’amène à participer activement aux différentes
tâches proposées dans le cadre de la formation suivie. De
même, la PA joue un rôle important dans le développement de
la motivation chez les apprenants.
Les
types de tâches proposées peuvent être regroupés comme suit, dans un ordre de
complexité croissante d'une catégorie à l'autre.
Sans
doute parce qu'elles sont plus faciles à mettre en place dans
l'enseignement-apprentissage, ce sont
a. les
mono-tâches qui sont les plus fréquentes. Les mono-tâches
sont des tâches uniques mais toujours complexes, c'est-à-dire
nécessitant des étapes ou sous-tâches. Ces tâches,
ainsi que leur déroulement, sont proposées par l'enseignant (e.g.
la réalisation d'une production écrite, la définition de
termes, une production orale, la résolution de problème);
b. projet
intégrant une ou plusieurs tâches (ce qui distingue les projets
des mono-tâches, c'est qu'ils font en partie appel à une
détermination de la thématique, voire du déroulement, par
les apprenants. Par ailleurs, ils ne laissent pas de place à la simulation
mais englobent toutes les étapes du projet, en commençant par sa
planification – à laquelle participent donc largement les apprenants,
jusqu'à sa réalisation effective, son explicitation devant un
public autre que celui de l'enseignant et des apprenants du même cours);
c. suite de
tâches scénarisée (ou "curriculum
scénarisé") (il
s'agit de la préparation et / ou de la simulation d'un séjour
d'un semestre dans une université étrangère,
nécessitant la réalisation de différentes tâches qui
s'enchaînent, comme par exemple la rédaction d'une lettre de
motivation pour un dossier de candidature, ou encore la recherche d'un
appartement dans la ville universitaire et la fondation d'une co-location.
Contrairement aux projets impliquant plusieurs tâches, le choix des
tâches ainsi que leur ordre relèvent dans la suite de tâches
scénarisée toujours du choix de l'enseignant et sont en partie
sujets à ses préférences pédagogiques (un autre
enseignant aurait par exemple pu choisir d'autres tâches dans le cadre de
la même situation ou insister sur d'autres aspects langagiers,
pragmatiques, culturels, etc.
Le
FLP est donc une démarche d’enseignement du français à des
fins professionnelles qui s’adresse à des personnes devant exercer leur
profession entièrement en français. Pour les publics en question,
le cadre d’exercice de la profession au complet est en français
(pratique du métier, aspects juridiques et institutionnels,
échanges avec les collègues et avec la hiérarchie). Pour
conclure, on peut remarquer que la question de la formation est bien entendue
cruciale, mais elle ne doit pas freiner la réflexion sur
l’élaboration de matériels et de canevas d’activités
réellement exploitables dans des contextes d’apprentissage variés
et pour des niveaux divers. Cela nécessite une réelle réflexion
sur les rapports de cohérence entre les matériels proposés
et les choix méthodologiques effectués, ainsi qu’une remise
à plat des modalités d’enseignement/apprentissage et des rôles
respectifs de l’enseignant et de l’apprenant dans la configuration didactique
en FOS.
Littérature
1.
Qotb
H. Le rôle de la tâche dans une formation des langues de specialité
à distance// http://isdm.univ-tln.fr
2.
Richer
J.-J. Le français sur objectifs spécifiques (F.O.S.) : une didactique
spécialisée ?// Synergies Chine n° 3 - 2008 pp. 15-30
3.
Sagnier
C. Les méthodes et l’usage des méthodes en FOS :
intérèts, usages, limites// www.francparler.org/pj/fos_sagnier.rtf
4.
Wolska
F. Formateur FLE, formateur FOS : un même métier ?// http://www.francparler.org/dossiers/flp.htm